Comment l’observatoire de la santé des forêts organise-t-il sa mission de surveillance ?
Comment l’observatoire de la santé des forêts organise-t-il sa mission de surveillance ?
Rencontre avec Quenbtin Leroy, agent de l'Observatoire wallon de la santé des forêts. Il nous explique comment l'observatoire organise sa mission et coordonne de nombreux acteurs
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Rencontre avec Quentin Leroy de l'OWSF
Pour remplir au mieux sa mission principale, l’OWSF (observatoire wallon de la santé des forêts) a mis en place et coordonne un réseau de surveillance dont les observations et données récoltées sont essentielles au travail des scientifiques. Quentin Leroy, membre de l’observatoire,répond à nos interrogations sur les missions de coordination et d’information qui rythment le quotidien de l’institution.
Monsieur Leroy, merci de nous recevoir.
Première question : Qu’est-ce que l’Observatoire wallon de la santé des forêts (OWSF) ?
Une de nos missions principales c’est établir l’image sanitaire des forêts. Il s’agit d’être attentif à ce tout ce qui s’y passe, tous les problèmes qui s’y posent en termes de ravageurs, pathogènes, problèmes liés aux conséquences climatiques …
Pour chaque série d’informations récoltée par l’observatoire, l’observatoire va établir les grandes tendances et essayer :
soit de conseiller les acteurs du secteur forestier sur les problèmes qui sont nouveaux ou peu connus,
soit d’objectiver les phénomènes constatés en luttant contre certaines idées reçues.
Il n’est pas rare que certaines informations qui circulent se basent sur des ouï-dire, sur des connaissances ancestrales ou encore sur des expériences privées. Pour faire simple : quand on dit : « tout va mal », l’observatoire est là pour nuancer le propos, quantifier le phénomène et remettre en perspective certaines affirmations.
Comment fonctionne l'observatoire pour répondre à cet objectif ?
Pour répondre à cet objectif, l’observatoire fonctionne avec deux pôles principaux[i] :
un pôle scientifique,
un pôle surveillance
Le pôle scientifique, qui regroupe divers centres de recherche et universités conventionnés, va répondre aux questions de l’observatoire, va permettre d’analysert de manière scientique et rigoureuse les données issues de la surveillance . Le travail consiste en la réalisation d’analyses, le pilotage de recherches ou encore la réalisation d’un état de l’art[1].
Quant au pôle surveillance, sa tâche principale est d’assurer la détection des problèmes, le suivi, l’acquisition de données …
Si nous prenons l’exemple de la présence de la chenille processionnaire et ses conséquences, elle était présente dans toute l’Europe mais pas en Wallonie. Mais cette année-ci, elle a débarqué en force. Face à cela, le pôle surveillance montre actuellement toute son importance.
A entendre le nombre de partenaires, c’est avant tout un travail de coordination ?
L’équipe de l’observatoire est composée d’une dizaine d’agents. Vu sa taille, cette dernière peut difficilement assumer seule la surveillance des 550.000 hectares de forêt wallonne. Ce n’est pas possible. Pour récolter des informations de terrain, l’observatoire a donc fait appel, au sein des organismes membres du pôle surveillance, à des personnes relais. Ces personnes, appelées correspondants-observateurs (CO), sont formées aux matières sanitaires et sont régulièrement informées des problèmes qui se posent. Au nombre de 80, elles sont présentes sur le terrain et sont attentives à ce qui peut intéresser l’observatoire.
Précision importante : ce ne sont pas des personnes qui travaillent à temps plein pour l’observatoire. Certaines consacrent 10% de leur temps de travail, d’autres sont bénévoles.
N’est-ce pas difficile de mobiliser les correspondants-observateurs dans le contexte précis de l’observatoire ?
La mobilisation n’est pas vraiment un problème. La difficulté réside surtout dans la surcharge du réseau. Nos forêts doivent faire face à plusieurs crises simultanées et ce sont souvent les mêmes agents qui sont sur le terrain. Ces derniers doivent combiner surveillance pour l’observatoire, prospection relative à la peste porcine africaine, gestion des scolytes, gestion quotidienne des espaces verts et forêts… Tout cela fait qu’il faut gérer beaucoup de choses en même temps et que la surveillance est moins optimale.
Le fait de travailler avec des professionnels du terrain permet d’optimiser le travailde surveillance . il est beaucoup plus facile d’avoir un professionnel qui va conscientiser ses collègues à certaines problématiques. Ils sont également en permanence sur le terrain et font quotidiennement des observations.
Nous essayons de conscientiser le plus grand nombre d’acteurs de la forêt afin d’échanger le plus d’informations ou de données possibles. Nous restons attentifs aux informations issues de différents secteurs comme les entrepreneurs forestiers.
Les données collectées sont-elles géolocalisées ?
Toutes les informations sont collectées grâce à un système de fiches en ligne. Il est évident que chaque information qui rentre est géolocalisée, que ce soit par l’utilisation d’un GPS ou de cartographie telle que le géoportail.
L’intérêt de la géolocalisation n’est pas uniquement de produire une belle carte de temps en temps. Lorsqu’un problème apparaît, il peut se déclencher à un endroit, s’étendre où être localisé dans certaines zones. Situer le phénomène permet de faire des analyses en se posant diverses questions :
Est-ce que le phénomène est connu ou est-ce une nouvelle observation ?
Est-ce que le problème est lié à certaines caractéristiques du milieu ?
Est-ce que le constat est limité à une certaine zone ?
Est-ce que le phénomène est plus étendu qu’on ne le pense ?
Les réponses obtenues à ces questions permettent alors d’adapter au mieux l’information et les solutions mises en place.
Si je reprends l’exemple de la chenille processionnaire, cela fait 7 ans que nous avons mobilisé le réseau sur la question. Cette année, le phénomène a pris une grande ampleur. Il s’agit d’un insecte qui peut voler 20 km par an, on est à un moment charnière de la progression. Si on veut agir, c’est maintenant. Donc, les informations collectées, elles servent à déterminer la zone la plus exacte possible pour préparer et recenser les zones prioritaires où il faudra agir dans les mois qui arrivent.
L’objectif de la localisation est donc double ?
Tout à fait. Il s’agit de cartographier la situation actuelle d’un phénomène en lien avec les missions de l’observatoire. Mais aussi, d’anticiper sa progression ou son recul afin d’adapter et de cibler les moyens mis en œuvre.
Si on veut être bref, il s’agit de répondre à une double question :
Où se situe-t-on ?
Où va-t-on ?
La réponse à ces deux questions permet de répondre à une troisième question :
Où concentrer les moyens disponibles ?
Qu’est ce qui garantit la qualité des données collectées ?
Lors de la création de l’observatoire, nous avons beaucoup travaillé avec le département de la santé des forêts en France. L’organisme existe depuis 1989, soit plus de 20 ans avant l’OWSF. Nous partageons avec eux leur protocole et leur système est ouvert à l’administration wallonne.
Cela permet notamment d’avoir des données compatibles depuis Bruxelles jusqu’au Sud de la Corse. L’intérêt est d’avoir une vision large de tous les fronts de progression, de voir tout ce qui est à proximité des frontières et d’anticiper par conséquent un certain nombre de choses. Cela a notamment été le cas pour la chenille processionnaire.
Pour remplir la fiche en ligne qui accompagne le protocole, chaque correspondant-observateur reçoit une formation de base et bénéficie ensuite d’une formation continuée. Cela permet à chaque correspondant de répondre à diverses questions :
Quelles sont les phénomènes et maladies qu’on risque de rencontrer en Wallonie ?
Comment mener une observation ?
Comment mener un diagnostic ?
…
Il y a aussi une partie importante de la formation qui concerne la manière de traduire et de codifier l’information pour la faire remonter.
La fiche est accessible via une simple connexion internet et une fois encodée, elle est visible en temps réel par l’équipe de l’observatoire. L’équipe de l’observatoire peut, si nécessaire, dialoguer avec le correspondant-observateur durant l’encodage afin d’éclaircir certains doutes ou certaines questions. De temps en temps, il est difficile de confirmer le diagnostic. Nous invitons alors le correspondant-observateur à refaire une visite, à nous transmettre un échantillon, ou, si cela est nécessaire, un membre de l’observatoire se rend sur place pour confirmer ou compléter l’observation.
Tout cela fait qu’au bout de la démarche nous établissons le diagnostic le plus précis possible. En sachant que par la suite, l’observatoire peut aussi s’appuyer sur les laboratoires, les centres de recherche et les universités pour réaliser ou confirmer certaines mesures.
Les constats réalisés, comment l’observatoire communique-t-il vers le grand public et les professionnels ?
Une fois les informations des correspondants rassemblées et collationnées, elles sont traitées et surtout vérifiées. Toutes ces informations vont ensuite guider la prise de décision sur les moyens à mettre en œuvre et l’information à communiquer.
Il faut savoir que la décision ne dépend pas que de l’observatoire. L’observatoire est là pour informer et pour conseiller. Et cela, même si l’observatoire a une grande expérience et de nombreux contacts qui peuvent aider en vue de la prise de décision. La décision prise, l’observatoire a la volonté d’être le plus transparent possible : il informe les professionnels mais aussi le grand public par diverses publications qui sont mises en ligne sur le site web de l’observatoire
les news : publications mensuelles résumant l’actualité (constats, précautions, suivi …) principalement destinée au public forestier ;
un bilan annuel appeléla lettre de l’observatoirequi synthétise toutes les informations collectées. La lettre s’accompagne de résumées scientifiques et d’explications poussées sur les collectes et démarches effectuées durant l’année.
Communiquer c’est aussi un moyen pour l’observatoire d’être connu et reconnu. Si l’observatoire est connu, cela permet d’être contacté et de recevoir de l’information en retour. Le cercle des contributeurs s’élargit et la quantité d’information reçue augmente.
Si nous nous contentions uniquement de ce que l’équipe permanente de l’observatoire réalise, l’observatoire ne pourrait pas mener une surveillance équivalente au modèle proposé actuellement.
A l’avenir, est ce que des évolutions se dessinent pour la gestion des données ou la réalisation des observations ?
Au niveau logistique et SIG (système d’information géographique), l’observatoire ne ressent pas actuellement le besoin d’aller plus loin. Ce n’est pas l’observatoire qui a la mission de recherche. La réalisation de cartes plus abouties se fait donc surtout au niveau des centres de recherche et des laboratoires. Ils vont aller beaucoup plus loin (modélisation, exploitation…) que ce que notre équipe peut faire
La remontée d’information de terrain est quelque chose qui s’améliore de plus en plus avec le temps et l’expérience.
Par contre, là où l’observatoire connaît une certaine « révolution » c’est au niveau de la reconnaissance de ce qu’il fait. Si au début l’observatoire était plutôt perçu comme un organisme de contrôle, aujourd’hui, son rôle de partenaire et de conseiller est de plus en plus reconnu. Cela a pour conséquence d’installer une relation de confiance débouchant sur de plus en plus d’information, d’échanges et de retour. Tout cela permet d’avoir une vision plus précise et plus pointue de certaines situations. Avec pour corollaire d’informer plus efficacement.
Bien entendu, travailler sur la perception de l’observatoire est un travail de longue haleine. La matière gérée est une matière très particulière qui fait parfois passer l’observatoire comme un oiseau de mauvais augure.
Si je me risque à une comparaison, c’est un peu comme le médecin, même si ses patients sont contents de le voir, ils n’aiment pas spécialement s’y rendre.
[1] L'état de l'art est l'état des connaissances dans tout domaine donné (scientifique, technique, artistique, médical, etc.) à un instant donné
[i] Il existe 2 autres pôles : légaux et de communication mais qui n’interviennent pas dans le traitement des données.
Comment l’observatoire de la santé des forêts organise-t-il sa mission de surveillance ?
Rencontre avec Quenbtin Leroy, agent de l'Observatoire wallon de la santé des forêts. Il nous explique comment l'observatoire organise sa mission et coordonne de nombreux acteursRéduire la carte
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Rencontre avec Quentin Leroy de l'OWSF
Pour remplir au mieux sa mission principale, l’OWSF (observatoire wallon de la santé des forêts) a mis en place et coordonne un réseau de surveillance dont les observations et données récoltées sont essentielles au travail des scientifiques. Quentin Leroy, membre de l’observatoire,répond à nos interrogations sur les missions de coordination et d’information qui rythment le quotidien de l’institution.
Monsieur Leroy, merci de nous recevoir.
Première question : Qu’est-ce que l’Observatoire wallon de la santé des forêts (OWSF) ?
Une de nos missions principales c’est établir l’image sanitaire des forêts. Il s’agit d’être attentif à ce tout ce qui s’y passe, tous les problèmes qui s’y posent en termes de ravageurs, pathogènes, problèmes liés aux conséquences climatiques …
Pour chaque série d’informations récoltée par l’observatoire, l’observatoire va établir les grandes tendances et essayer :
Il n’est pas rare que certaines informations qui circulent se basent sur des ouï-dire, sur des connaissances ancestrales ou encore sur des expériences privées. Pour faire simple : quand on dit : « tout va mal », l’observatoire est là pour nuancer le propos, quantifier le phénomène et remettre en perspective certaines affirmations.
Comment fonctionne l'observatoire pour répondre à cet objectif ?
Pour répondre à cet objectif, l’observatoire fonctionne avec deux pôles principaux[i] :
Le pôle scientifique, qui regroupe divers centres de recherche et universités conventionnés, va répondre aux questions de l’observatoire, va permettre d’analysert de manière scientique et rigoureuse les données issues de la surveillance . Le travail consiste en la réalisation d’analyses, le pilotage de recherches ou encore la réalisation d’un état de l’art[1].
Quant au pôle surveillance, sa tâche principale est d’assurer la détection des problèmes, le suivi, l’acquisition de données …
Si nous prenons l’exemple de la présence de la chenille processionnaire et ses conséquences, elle était présente dans toute l’Europe mais pas en Wallonie. Mais cette année-ci, elle a débarqué en force. Face à cela, le pôle surveillance montre actuellement toute son importance.
Ce pôle surveillance est constitué de nombreux partenaires issus du monde forestier : le département de la nature et des forêts, l’équipe de l’inventaire permanent des Ressources Forestières, l'Institut Bruxellois pour la Gestion de l'Environnement, la société royale forestière de Belgique, la donation royale, la cellule d’appui à la petite forêt privée, la direction de la qualité...
A entendre le nombre de partenaires, c’est avant tout un travail de coordination ?
L’équipe de l’observatoire est composée d’une dizaine d’agents. Vu sa taille, cette dernière peut difficilement assumer seule la surveillance des 550.000 hectares de forêt wallonne. Ce n’est pas possible. Pour récolter des informations de terrain, l’observatoire a donc fait appel, au sein des organismes membres du pôle surveillance, à des personnes relais. Ces personnes, appelées correspondants-observateurs (CO), sont formées aux matières sanitaires et sont régulièrement informées des problèmes qui se posent. Au nombre de 80, elles sont présentes sur le terrain et sont attentives à ce qui peut intéresser l’observatoire.
Précision importante : ce ne sont pas des personnes qui travaillent à temps plein pour l’observatoire. Certaines consacrent 10% de leur temps de travail, d’autres sont bénévoles.
N’est-ce pas difficile de mobiliser les correspondants-observateurs dans le contexte précis de l’observatoire ?
La mobilisation n’est pas vraiment un problème. La difficulté réside surtout dans la surcharge du réseau. Nos forêts doivent faire face à plusieurs crises simultanées et ce sont souvent les mêmes agents qui sont sur le terrain. Ces derniers doivent combiner surveillance pour l’observatoire, prospection relative à la peste porcine africaine, gestion des scolytes, gestion quotidienne des espaces verts et forêts… Tout cela fait qu’il faut gérer beaucoup de choses en même temps et que la surveillance est moins optimale.
Le fait de travailler avec des professionnels du terrain permet d’optimiser le travailde surveillance . il est beaucoup plus facile d’avoir un professionnel qui va conscientiser ses collègues à certaines problématiques. Ils sont également en permanence sur le terrain et font quotidiennement des observations.
Nous essayons de conscientiser le plus grand nombre d’acteurs de la forêt afin d’échanger le plus d’informations ou de données possibles. Nous restons attentifs aux informations issues de différents secteurs comme les entrepreneurs forestiers.
Les données collectées sont-elles géolocalisées ?
Toutes les informations sont collectées grâce à un système de fiches en ligne. Il est évident que chaque information qui rentre est géolocalisée, que ce soit par l’utilisation d’un GPS ou de cartographie telle que le géoportail.
L’intérêt de la géolocalisation n’est pas uniquement de produire une belle carte de temps en temps. Lorsqu’un problème apparaît, il peut se déclencher à un endroit, s’étendre où être localisé dans certaines zones. Situer le phénomène permet de faire des analyses en se posant diverses questions :
Les réponses obtenues à ces questions permettent alors d’adapter au mieux l’information et les solutions mises en place.
Si je reprends l’exemple de la chenille processionnaire, cela fait 7 ans que nous avons mobilisé le réseau sur la question. Cette année, le phénomène a pris une grande ampleur. Il s’agit d’un insecte qui peut voler 20 km par an, on est à un moment charnière de la progression. Si on veut agir, c’est maintenant. Donc, les informations collectées, elles servent à déterminer la zone la plus exacte possible pour préparer et recenser les zones prioritaires où il faudra agir dans les mois qui arrivent.
L’objectif de la localisation est donc double ?
Tout à fait. Il s’agit de cartographier la situation actuelle d’un phénomène en lien avec les missions de l’observatoire. Mais aussi, d’anticiper sa progression ou son recul afin d’adapter et de cibler les moyens mis en œuvre.
Si on veut être bref, il s’agit de répondre à une double question :
La réponse à ces deux questions permet de répondre à une troisième question :
Qu’est ce qui garantit la qualité des données collectées ?
Lors de la création de l’observatoire, nous avons beaucoup travaillé avec le département de la santé des forêts en France. L’organisme existe depuis 1989, soit plus de 20 ans avant l’OWSF. Nous partageons avec eux leur protocole et leur système est ouvert à l’administration wallonne.
Cela permet notamment d’avoir des données compatibles depuis Bruxelles jusqu’au Sud de la Corse. L’intérêt est d’avoir une vision large de tous les fronts de progression, de voir tout ce qui est à proximité des frontières et d’anticiper par conséquent un certain nombre de choses. Cela a notamment été le cas pour la chenille processionnaire.
Pour remplir la fiche en ligne qui accompagne le protocole, chaque correspondant-observateur reçoit une formation de base et bénéficie ensuite d’une formation continuée. Cela permet à chaque correspondant de répondre à diverses questions :
Il y a aussi une partie importante de la formation qui concerne la manière de traduire et de codifier l’information pour la faire remonter.
La fiche est accessible via une simple connexion internet et une fois encodée, elle est visible en temps réel par l’équipe de l’observatoire. L’équipe de l’observatoire peut, si nécessaire, dialoguer avec le correspondant-observateur durant l’encodage afin d’éclaircir certains doutes ou certaines questions. De temps en temps, il est difficile de confirmer le diagnostic. Nous invitons alors le correspondant-observateur à refaire une visite, à nous transmettre un échantillon, ou, si cela est nécessaire, un membre de l’observatoire se rend sur place pour confirmer ou compléter l’observation.
Tout cela fait qu’au bout de la démarche nous établissons le diagnostic le plus précis possible. En sachant que par la suite, l’observatoire peut aussi s’appuyer sur les laboratoires, les centres de recherche et les universités pour réaliser ou confirmer certaines mesures.
Les constats réalisés, comment l’observatoire communique-t-il vers le grand public et les professionnels ?
Une fois les informations des correspondants rassemblées et collationnées, elles sont traitées et surtout vérifiées. Toutes ces informations vont ensuite guider la prise de décision sur les moyens à mettre en œuvre et l’information à communiquer.
Il faut savoir que la décision ne dépend pas que de l’observatoire. L’observatoire est là pour informer et pour conseiller. Et cela, même si l’observatoire a une grande expérience et de nombreux contacts qui peuvent aider en vue de la prise de décision. La décision prise, l’observatoire a la volonté d’être le plus transparent possible : il informe les professionnels mais aussi le grand public par diverses publications qui sont mises en ligne sur le site web de l’observatoire
Communiquer c’est aussi un moyen pour l’observatoire d’être connu et reconnu. Si l’observatoire est connu, cela permet d’être contacté et de recevoir de l’information en retour. Le cercle des contributeurs s’élargit et la quantité d’information reçue augmente.
Si nous nous contentions uniquement de ce que l’équipe permanente de l’observatoire réalise, l’observatoire ne pourrait pas mener une surveillance équivalente au modèle proposé actuellement.
A l’avenir, est ce que des évolutions se dessinent pour la gestion des données ou la réalisation des observations ?
Au niveau logistique et SIG (système d’information géographique), l’observatoire ne ressent pas actuellement le besoin d’aller plus loin. Ce n’est pas l’observatoire qui a la mission de recherche. La réalisation de cartes plus abouties se fait donc surtout au niveau des centres de recherche et des laboratoires. Ils vont aller beaucoup plus loin (modélisation, exploitation…) que ce que notre équipe peut faire
La remontée d’information de terrain est quelque chose qui s’améliore de plus en plus avec le temps et l’expérience.
Par contre, là où l’observatoire connaît une certaine « révolution » c’est au niveau de la reconnaissance de ce qu’il fait. Si au début l’observatoire était plutôt perçu comme un organisme de contrôle, aujourd’hui, son rôle de partenaire et de conseiller est de plus en plus reconnu. Cela a pour conséquence d’installer une relation de confiance débouchant sur de plus en plus d’information, d’échanges et de retour. Tout cela permet d’avoir une vision plus précise et plus pointue de certaines situations. Avec pour corollaire d’informer plus efficacement.
Bien entendu, travailler sur la perception de l’observatoire est un travail de longue haleine. La matière gérée est une matière très particulière qui fait parfois passer l’observatoire comme un oiseau de mauvais augure.
Si je me risque à une comparaison, c’est un peu comme le médecin, même si ses patients sont contents de le voir, ils n’aiment pas spécialement s’y rendre.
[1] L'état de l'art est l'état des connaissances dans tout domaine donné (scientifique, technique, artistique, médical, etc.) à un instant donné
[i] Il existe 2 autres pôles : légaux et de communication mais qui n’interviennent pas dans le traitement des données.