La télédétection en Wallonie : Etat des lieux

Aujourd'hui très présente grâce à une politique européenne visant le développement de ses usages et sa gratuité, la télédétection est, en Wallonie, au cœur des discussions de deux groupes de travail mais aussi d'une enquête visant à connaître les besoins et les usages des autorités locales et régionales. Comme le montre l'infographie réalisée, les résultats sont plus qu'encourageants.

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Nombreux sont les projets liés à l'Observation de la Terre mis en place ces dernières années pour doter l'Europe d'outils permettant de répondre à sa volonté de développer et mettre facilement à disposition des acteurs, publics et privés, les images et services en Observation de la Terre. La Wallonie, active dans les recherches en télédétection, œuvre également à la promotion de ce formidable outil et vise, via sa participation à 2 groupes de travail et la réalisation d'une enquête, à coordonner et mieux connaître les besoins et usages en la matière.

L'Europe et la télédétection : gratuité et proximité

Ces 10 dernières années, grâce à une impulsion forte de la Commission européenne, les images satellitaires ont permis de développer des produits et des services opérationnels. Par exemple :

L'atlas urbain,
Les Services de suivi et les cartes d'occupation des sols (Copernicus LMS, CORINE LC),
Les couches à haute résolution (forêts, plans d'eau, zones imperméables …)
…

Les initiatives en Observation de la Terre ne s'arrêtent pas à ces exemples paneuropéens. Grâce à la volonté européenne de pérenniser et rendre les données Sentinel accessibles gratuitement, ces services seront bientôt complétés par d'autres. L'exemple le plus marquant est notamment celui de la politique agricole commune qui veut mettre les données issues de la télédétection à disposition des agriculteurs pour aider ces derniers et pré-remplir leurs demandes de subside.

Enfin, outre le développement, une meilleure accessibilité et la gratuité, il faut aussi mettre en avant l'objectif affirmé par l'Europe, de promouvoir ces services comme des outils d'aide à la décision pour les autorités locales et régionales.

Et en Wallonie ?

L'intérêt pour l'Observation de la Terre en Belgique, et en particulier en Wallonie, n'est pas neuf. Depuis 30 ans, de nombreuses recherches en télédétection, majoritairement soutenues par BelSpo (politique scientifique fédérale), ont été initiées, permettant aux universités et centres de recherche wallons d'être reconnus dans le domaine. Outre cela, on citera également diverses initiatives allant dans le même sens telles que :

l’acquisition d’une couverture complète d’images Pléaides en collaboration avec les autres entités régionales et fédérales dès la mise en service de ces satellites,
l'élaboration d'une série temporelle d’orthophotos sur l'ensemble de son territoire,
la réalisation d'une campagne d’acquisition de nuage de points LiDAR ainsi que des produits dérivés comme le Relief de la Wallonie (MNT, MNS, hillshade) et la Carte d’occupation de sol de la wallonie (COSW),
...

2 groupes de travail

En 2015, l'Institut Scientifique de Service Public (ISSeP) et le pôle de compétitivité Skywin ont rassemblé les acteurs wallons désireux de s'investir et ont relancé un groupe de travail en Observation de la Terre appelé GT EO, tout en l'ouvrant à un public plus large incluant notamment les pouvoirs publics. Ce groupe poursuit un double objectif :

Renforcer les échanges et la collaboration entre les acteurs intéressés par la télédétection,
Mieux coordonner les actions wallonnes en lien avec l'observation de la terre et la télédétection.

Depuis sa création, le groupe s'est réuni 6 fois, abordant différents sujets tels que l'agriculture, la forêt, l'usage des images issues des satellites Pléiades, land cover and land use (LCLU) …

Dans le prolongement de la mise en place de ce GT EO , les services du Gouvernement wallon (Directions générales du Service public de Wallonie, Organismes d'intérêt public …) ont décidé de constituer un groupe de travail spécifique au secteur public : le GT COWAL. Lui aussi poursuit plusieurs objectifs :

Sensibiliser à l'intérêt des techniques issues de l'observation de la terre,
Faciliter l'usage de la télédétection et de ses produits dérivés au sein des administrations publiques,
Mettre en avant les besoins et pratiques existantes,
Mutualiser la réflexion et favoriser les échanges.

Une enquête pour mieux cerner les besoins

Pour répondre à ces objectifs et réaliser une première démarche vers les administrations, le GT COWAL a lancé en février 2017 une enquête. Cette dernière a permis d'identifier une cinquantaine de sujets à propos de l'usage d'information issue de l'Observation de la Terre (satellite, avion, drone).

Participation restreinte mais diffusion large des résultats

Initialement diffusée via le réseau des membres du GT COWAL, l'enquête a surtout été complétée par des participants issus des services régionaux. Néanmoins, l'intérêt et les usages possibles sont bien là. De plus, la diffusion des résultats de l'enquête auprès d'une communauté géomatique grandissante permettra de compléter les conclusions et informations reçues tout en atteignant de nouveaux acteurs.

Structure et objectifs de l'enquête

L'enquête, divisée en 5 parties, était centrée sur les thématiques d'utilisation. On a donc vu un même utilisateur répondre plusieurs fois au questionnaire en regard de chaque thématique qu'il utilisait. Il faut également préciser que le recueil des usages portait à la fois sur une utilisation réelle mais aussi sur un possible intérêt dans la matière.

Résultats principaux

La télédétection a de l'avenir

Les résultats de la présente enquête, le succès des groupes de travail internes au Service public de Wallonie mis en place ces dernières semaines ainsi que le retour positif rencontré suite à la récente organisation par WSL l'ISSeP, et le CSL de 3 sessions de formation à Copernicus sont plus qu'encourageants. Ils mettent clairement en avant l'intérêt manifeste des acteurs publics wallons pour la télédétection. Les services liés à l'observation de la terre ont donc de l'avenir et encouragent le groupe de travail à poursuivre sur sa lancée. Plusieurs réflexions et actions seront donc menées dans les prochaines semaines. On citera notamment :

Une communication large des résultats de l'enquête, notamment auprès des pouvoirs locaux et provinciaux, actuellement moins impliqués et sensibilisés,
Une réflexion en vue de la mise en place de mécanismes de mutualisation (formation, prétraitement des données, services spécifiques …)
Une réflexion sur le rôle du Service public de Wallonie comme facilitateur des acteurs publics concernés,
Une diffusion de supports d'information sur la télédétection et l'Observation de la Terre (outils, services, usages …),
Une information à destination des partenaires privés et académiques quant aux attentes et pratiques du service public en matière de télédétection.

Vous souhaitez en savoir plus sur les résultats de l'enquête ou encore les activités des groupes de travail consacrés à l'Observation de la Terre, envoyer un mail à Nathalie Stephenne du Département de la Géomatique du Service public de Wallonie