Follow the LiDAR
Démontrer les nombreux domaines et les multiples acteurs exploitant les données télémétriques issues du vol Lidar réalisé par le Service public de Wallonie en 2014, tel était l’objectif de la journée organisée le 11 septembre dernier. L’utilité et le souhait de réaliser une nouvelle acquisition ont également été abordés. De plus, des recommandations en matière de spécifications techniques ont été formulées.
Étendre la carte
Follow the LiDAR
Le lundi 11 septembre à l’initiative du Service public de Wallonie (agriculture, ressources naturelles et environnement), s’est tenu un groupe de travail sur l’exploitation et l’utilisation des données acquises grâce à la technologie LiDAR.
Ce groupe de travail a rassemblé des acteurs issus non seulement du service public mais aussi des intervenants en provenance du milieu académique et du secteur privé.
La technologie LiDAR
La technologie « LiDAR », acronyme de l’expression de langue anglaise « Light Detection And Ranging » est une technique de mesure à distance du relief qui peut prendre plusieurs formes.
Dans le cas qui nous occupe, un avion équipé d’un émetteur-récepteur laser a survolé le territoire wallon entre février 2013 et mars 2014. Tout au long du vol, la télémétrie opère. L’émetteur-récepteur envoie des ondes laser dont l’intensité et la vitesse du retour varient en fonction de la nature de l’élément rencontré. Par exemple, l’eau a tendance à absorber complètement le rayon émis au contraire d’une autre surface.
La mesure du temps qui s’écoule entre l’émission d’une impulsion et la détection de sa réflexion permet in fine de modéliser un nuage de points représentatif du relief de la zone parcourue.
Il est évident que plus le nombre d’impulsions sur une surface donnée est élevée plus la représentation du territoire et les résultats seront précis. Pour ce qui est de la détection réalisée entre 2013 et 2014, on a obtenu une moyenne de 2,58 points/m².
Nuages de points, MNT, MNS et hillshade
Une fois réalisé, le vol LiDAR a permis de disposer de plusieurs éléments :
Nuage de points (LAS)
Il s’agit du résultat brut qui pourra être exploité pour la création des modèles cités ci-dessous.
Accéder à la fiche descriptive du nuage de points >
Modèle numérique de terrain (MNT)
Ce modèle permet de représenter l’altitude au sol.
Accéder à la fiche descriptive du MNT >
Modèle numérique de surface (MNS)
Une fois finalisé, ce modèle établit l’altitude au sommet de la végétation et des bâtiments.
Accéder à la fiche descriptive du MNS >
Hillshade
Directement dérivé du MNT et du MNS, le hillshade est une vue ombrée qui permet de matérialiser et représenter le relief d'une zone spécifique.
Accéder à la fiche descriptive du Hillshade >
Densité des mesures
Egalement issu des modèles de terrain et de surface, la densité des mesures détaille le nombre de mesures réalisées par mètre carré. Elle met notamment en lumière les zones ou il y absence de mesure.
12 orateurs pour une grande richesse des domaines d’application.
A travers cette présentation de la technologie LiDAR, on devine déjà l’utilité et la complémentarité des données récoltées. Mais si la qualité des données ne doit pas être négligée, c’est surtout la manière dont elles sont exploitées qui importe. C’est dans cette optique que la journée du 11 septembre a vu se succéder douze orateurs. Chacun a pu détailler dans une brève présentation : à la fois son domaine d’activité mais aussi et surtout l’usage qu’il fait des données LiDAR dans le cadre de son travail ou de ses recherches.
Introduction - Objectifs du groupe de travail et programme
Orateur 1 - Christophe Schenke – Service public de Wallonie – Direction de la Géométrologie
Domaine d’activité : Géomatique et Topographie
« Le LiDAR aérien 2013-2014 et son rôle dans la constitution des données de référence »
Orateur 2 – Jean-Marc Marion – Université de Liège
Domaine d’activité : Géologie et Géomorphologie
« Utilisation du LiDAR en géologie et en géomorphologie »
Orateur 3 – Brieuc Hardy – Université catholique de Louvain
Domaine d’activité : Environnement
« La détection des aires de faulde en milieu forestier à l'aide du LiDAR »
Orateur 4 - Olivier COLLETTE - Service public de Wallonie - Direction de l’archéologie
Domaine d’activité : Archéologie
Orateur 5 – Dominique Buffet – Service public de Wallonie – Direction de l’intégration des géodonnées
Domaine d’activité : Transport aérien
« Nuage de points LiDAR pour la détection des obstacles autour des aérodromes »
Orateur 6 - Jean-Charles Horlait – Service public de Wallonie – Direction des cours d’eau non navigables
Domaine d’activité : Hydrologie
« Utilisation du LiDAR en hydrologie et dans la prévision des inondations »
Orateur 7 – Alexandre Maugnard – Université catholique de Louvain
Domaine d’activité : Environnement
« Mise à jour des axes de ruissellement concentré à partir du MNT LiDAR 1m »
Orateur 8 – Michel Jossa - Sireal
Domaine d’activité : Agriculture, hydrologie, Energie
« La carte des pentes : Etat des lieux et perspectives »
Orateur 9 : Philippe Lejeune – Université de Liège - Gembloux Agro-Bio-Tech
Domaine d’activité : Forêts
« Utilisation du LiDAR aérien pour la caractérisation des ressources forestières »
Orateur 10 : Nicolas Simon – Service public de Wallonie – Direction de l’octroi des aides agricoles
Domaine d’activité : Aides agricoles
« LiDAR et éléments structurants du paysage »
Orateur 11 : Julien Radoux – Université catholique de Louvain
Domaine d’activité : Environnement
« Utilisation du LIDAR pour la cartographie à l’échelle de la RW »
Orateur 12 : Florent Poux – Université de Liège
Domaine d’activité : cartographie et géomatique
« LiDAR aérien et autres nuages de points pour la cartographie multi-échelle »
De nombreux avantages
On le voit, l’acquisition LiDAR réalisée en 2013 et 2014 est aujourd’hui utilisée par de multiples acteurs dans de nombreux domaines. La possibilité de disposer de ces données constitue pour les intervenants qui se sont succédés un élément essentiel de leur travail. Parmi les bénéfices mis en avant durant la rencontre, on pointera notamment :
Le gain de qualité et de précision
Additionnées aux informations acquises par ailleurs via notamment les relevés de terrain, les recherches ou encore l’analyse des orthophotos, les données acquises via la technologie LiDAR permettent d’être plus précis dans le recoupement, l’exploitation et l’analyse des données.
De nouvelles opportunités
Certains travaux, principalement académiques, menés ces dernières années n’ont pu voir le jour que grâce à l’existence des modèles numériques LiDAR réalisés pour l’ensemble du territoire wallon.
Economies et efficience
Il ne faut pas le cacher, l’acquisition LiDAR a un certain prix. Cependant, une fois réalisée elle engendre de nombreuses économies, financières bien sûr, mais aussi en temps.
Renouveler l’opération
A l’écoute de toutes les présentations, un élément faisait l’unanimité : une nouvelle acquisition est souhaitable. Cette nouvelle acquisition permettra d’appréhender les modifications et les évolutions du territoire et de comparer celles-ci en regard de l’acquisition menée précédemment.
Bien sûr, l’opération a un coût qu’il faudra maîtriser. Et cela, d’autant plus que la technologie a progressé et offre encore plus de précision et de domaines d’application. Néanmoins, quand on voit la transversalité, la richesse des usages et surtout les nombreux bénéfices directs ou indirects pour le citoyen, on ne peut que souhaiter la finalisation prochaine de cette démarche.
EN SAVOIR PLUS
Accéder au compte rendu de la journée LiDAR du 11 mai 2018